Balado du mois de Mai 2010
Ça sent le printemps ce mois-ci, pour notre baladodiffusion du mois de Mai et l’émission bourgeonne de nouveautés et de fleurons de notre terroir musical. Au programme, plein de musique inspirée, comme pour la capsule sur les artistes locaux les plus originaux en ville, et quelques-unes des meilleures parutions des derniers mois !
On vous souhaite une bonne écoute !
Pour cette capsule d'Atopsie d'un CD, qui a pour mission d’analyser en profondeur un album d’un artiste qu’on admire, on vous a choisis quelque chose qui vaut vraiment la peine d’être entendue, si vous ne connaissez pas déjà, puisqu’il a une réputation grandissante.
Caribou, c'est le projet du talentueux et versatile Ontarien Dan Snaith, aussi connu à une autre époque sous le nom de Manitoba. Il nous revient avec une création enlevante sur son plus récent album Swim, où il atteint l’équilibre entre des éléments organiques et synthétiques, avec une sonorité un peu plus électro combiné au bagage de son album précédent, Andorra, qui ressemblait un peu plus à ce que fait The Notwist. Sur son nouvel opus, Caribou nous a concocté un somptueux enchainement d’ambiances majoritairement nocturnes, des pièces qui tracent des parallèles entre elles avec une approche qu’on croirait débarquer d’outre-mer. De la musique de club réfléchie et profonde, ou ce qu’elle devrait être, remplie de clins d’œil à l’époque New-Wave et des ingrédients micro-House et Techno minimaliste. Cette fois, Caribou laisse une plus grande place aux instrumentations avec des harmonies accrocheuses et sa voix se fond mieux que jamais à ses subtiles nappes sonores avec les filtres qu’il utilise. Ça groove et c’est Pop sans pour autant verser dans le trop sucré, un mélange de styles qu’on devrait entendre plus fréquemment sur les ondes radio. Moi qui avais eu un peu de difficulté à apprivoiser le virage musical de Caribou sur Andorra, me voilà conquis par celui-ci. Avec Swim, on nage dans le bonheur !
Pour se faire plaisir autant qu’à vous, on vous fait entendre la pièce Lalibela, suivie de la pièce Leave House, pour terminer le bloc sur Caribou avec Odessa, extraits de l’album Swim.
Pour notre capsule Made in Québec, qui se veut une fenêtre sur les artistes de la belle province, on vous fait tourner des compositions particulièrement inspirés et des projets assez variés les uns des autres.
En débutant la capsule, on retrouve l’exploration musicale du Montréalais Guido Del Fabbro, violoniste et bidouilleur sonore très créatif, compositeur de musique pour certains projets en danse contemporaine de la compagnie des Sœurs Schmutt. Il est aussi membre des formations Rodéoscopique et Fanfare Pourpour, il a collaboré avec plusieurs artistes comme Magnolia, Pierre Lapointe, Philippe B, Jérôme Minière et il a prêté son talent pour certains groupes reconnus tels que Beast et Loco Locass. Guido Del Fabbro a 2 albums à son actif dont Carré de Sable paru en 2003 et Agrégats en 2007, sous l’étiquette Ambiances Magnétique. Difficile de décrire l’expérience d’une écoute de sa musique, tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il fait un style qui s’apparente au créneau de la musique actuelle, inspirée au plus haut point.
Le Husky qui m’a agréablement surpris avec son nouvel album, La Fuite, qui est une évolution très réussie dans son parcours artistique. Doté d’une plume particulière, mais sincère et personnelle, loin d’être simplement un exercice de style, Yannick Duguay revient avec un deuxième album qui n’a pas peur de nous emmener ailleurs et qui conserve sa signature et sa philosophie de faire des pièces Pop, toujours aussi originales et différentes de ce qu’on pense du genre habituellement. On a droit à un enregistrement avec une réalisation léchée, preuve qu’on peut faire de la musique accessible et radiophonique autrement, même si elle ne sera probablement pas diffusée sur les grands réseaux, même si elle mérite amplement sa place sur les ondes. Le Husky a la chance d’être bien entouré et ça s’entend avec, entres autres, la participation de Fanny Bloom, la chanteuse de La Patère Rose sur la pièce Dialogue qui se fait beaucoup moins criarde qu’avec son projet. Pour entrer encore plus intimement dans la niche du Husky, on vous invite d’aller voir notre rencontre avec la sympathique drôle de bibitte, une entrevue réalisée l’an passé.
Pour cette notre Triple à Trois du moins de Mai, on a décidés de vous faire jouer 3 pièces de 3 albums différents d’une même groupe et pas le moindres, mais une des grosses pointures dans le domaine en marge ces dernières années.
On parle de Karkwa, qui se sont cherchés une identité musicale sur leur premier album Le Pensionnat des Établis et qui nous présente Les Tremblements S'Immobilisent en 2005, un excellent album avec une sonorité plus raffinée et surtout, une direction artistique bien définie. On sent qu’ils ont trouvés leur propre signature musicale, en combinant plusieurs influences et facettes différentes tout au long que l'album s’avance.
Pour sa suite logique, Le Volume du Vent, leur 3e tome, Karkwa revient en 2008 avec une recette améliorée, où on reconnaît des saveurs des Tremblements, leur album précédent. L'évolution du groupe est agréable et efficace, sans être révolutionnaires comme changements. Des jeux de voix variées, un bon choix d'instrumentation, d'excellents musiciens et tout un parolier avec Louis-Jean Cormier qui aborde des sujets où on se reconnaît, peut-être plus personnels qu'un exercice de style, tout en restant juste assez énigmatique pour que ses propos restent universels.
Un seul bémol, c’est le son générique d'Audiogram qui n’rend pas vraiment honneur à toute l’ampleur de la musique d’un groupe de la trempe à Karkwa. Avec la créativité des membres de la formation, leurs compositions presque progressives, très orchestrées, qui mériteraient juste un peu plus d'air pour respirer qu'un son un peu trop plastique et compressé, mais c’est vraiment rien qui empêche le courant de passer.
Arrive Les Chemins de Verre en avril 2010, une œuvre qui se laisse apprivoiser, mais après le moment d’adaptation, on comprend qu’ils repoussent les limites de ce qui se fait habituellement dans la francophonie. Leur quatrième effort vient changer ce que je croyais savoir du groupe, avec un enregistrement beaucoup plus dosé et tout en subtilités, le plus aboutis de Karkwa. L’Harmonium de notre époque continue de sortir des sentiers battus, preuve de leur ouverture et confirme qu’ils deviennent une référence incontournable dans le Rock recherché, tout en gagnant en popularité.
On y va en musique avec Karkwa et la pièce L'épaule Froide, de l’album Les Tremblements S’Immobilisent, ensuite Hold-up, de leur méconnus premier album, Le Pensionnat des Établis, pour terminer avec 28 Jours, de leur plus récent disque Les Chemins de Verre.
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