Le
projet musical Cubenxarrive avec
ses sonorités à mi-chemin entre l’instrumental et la Pop-atmosphérique avec l’album On
Your Own Again.
Cubenxc’est le pseudonyme du
mexicain Cesar Urbina, immigré en Allemagne, vu les sonorités Techno qu’il produit. Il conçoit des
structures hypnotiques, un brin répétitives, mais efficaces qui puisent des
influences chez Depeche Mode et New Order au niveau des précurseurs et
qui se compare à Four Tet et Apparat, au niveau de leur pairs plus
contemporains. Avec une approche vocale un peu mielleuse et éthérée qui me
rappelle l’époque New-Wave et ses
arrangements tantôt ambiants, tantôt psychédélique et une bonne dose de Rock-exploratoire qui laisse beaucoup de
place à la musicalité. Sur On Your Own
Again, Cubenxne réinvente certainement
pas la roue, mais allie plutôt plusieurs de ces éléments avec élégance, et il a
été très généreux au niveau de la durée de l’enregistrement, tout juste sous la barre des 60 minutes.
Le
chant nonchalant d’Urbina me fait un peu penser à la vague Dntel, Son Lux et The Notwist et tous ces non-chanteurs
finalement… C'est certain que si vous recherchez une voix qui porte, vous n’êtes pas
au bon endroit avec Cubenx, par contre, si vous voulez un timbre qui appui de subtiles nappes sonores
à merveille, vous serez comblés! Les harmonies vocales et les mélodies sont ce
qui accrochent le plus sur le disque On
Your Own Again. Un enregistrement qui est globalement un peu linéaire, sans
verser dans le copier-coller d’une pièce à l’autre, puisqu’elles sont
suffisamment diversifiées pour en faire une écoute captivante et agréable. Cubenx a réussis à faire un
de ces disques planants remplis de compositions qui passent aussi bien de jour
comme le soir et qui, à mon humble avis, vient agrémenter la saison printanière
comme pas un!
Half Moon Run, c’est la sensation de l’heure
dans le monde Indie-Rock, Pop-atmosphérique aux accents un peu Folk avec son album Dark Eyes, et force est d’admettre que la folie qui entoure le
trio est justifiée!
La
formation est pratiquement pan canadienne, puisque ses membres sont originaires
d’Ottawa et de Colombie-Britannique et qu'elle s’est formée à Montréal, avant de mettre le feu aux planches un peu partout où elle s’est produite depuis.
Avec le chant enflammé de Devon Portielje, aux guitares et percussions, entouré
par Dylan Phillips aux synthés et à la batterie et Connor Molander, aux
guitares, claviers et percussions, le trio ne cesse de laisser une forte
impression sur son chemin... Que ce soit en faisant fureur à M Pour Montréal en passant par South By Southwest, mais pour une fois, je dois avouer que l’engouement derrière
la musique que fait le groupe est justifié! C’est une espèce de variation du
genre Folk contemporain, avec des
emprunts atmosphérique à la sauce Radiohead,
pour résumer grossièrement ce qu’est Half
Moon Run…
Le
gars se retrouvent quelque part dans les sillons des nombreuses émules de Patrick Watson, pour un chant
émotionnel et la richesse des arrangements, combiné à des élans instrumentaux à
la manière de Mumford & Sons et
des similarités avec le genre que fait la formation Mak, capables de touches un peu plus Soul qui distingue Half Moon
Run de tous ces derniers. Une ambiance un peu plus rétro tapisse
l’enregistrement, même que l’on se croirait catapultés dans les années ’70 par
moments, étonnant, puisque les membres du groupe sont tous dans la jeune
vingtaine et ils présentent une maturité étonnante, tant au niveau lyrique que
musical! C’est, je crois, ce qui résume et qui fait ressortir l'album Dark Eyes de la majorité
de ce qu’on entend ces derniers temps, un amalgame d’influences diverses,
mais qui collent ensemble à merveille!
La formation britannique Nedry arrive enfin avec A Dim Light, leur nouvel album fort
attendu!
Après la sortie de l’excellent disque Condors, paru en 2010, revoici le trio de
Londres avec leur version de ce que l’on pourrait dire faisant partie de la
vague Post-Dubstep, mais qu’est-ce
que ça mange en hiver? C’est une Pop-atmosphérique
un peu sombre, des rythmes saccadés à la sauce Drum ‘N Bass, avec des touches synthétiques du type Ambiant avec des élans IDM,
mais plus downtempo, près du Trip-Hop avec beaucoup de basses
fréquences, c’est ce que je trouve de mieux pour décrire la sonorité de Nedry. Le distinctif wobble du Dubstep est peu présent, mais ressurgit lorsqu’on s’y attend le
moins, même si je dois avouer que ce n’est pas tant la signature du groupe qui
ne cesse de repousser les frontières du genre pour en arriver à un son
singulier. Une sonorité comparable à Massive
Attack et Elsiane, ces derniers
qui feront d’ailleurs paraître un tout nouveau disque le 10 avril prochain, une
autre parution à ne pas manquer pour les amateurs de musique recherchée tout en
étant accessible, soit dit en passant, donc cette année, le printemps nous en
fait voir de toutes les couleurs et pas seulement avec la température record
que nous avons eût ces derniers temps, puisque beaucoup de chaleur se dégage de
l’album A Dim Light malgré le style
électronique!
Avec Nedry,
la polyrythmie est au menu, mais de toute manière, si elle n’y est pas on
s’ennuie, qu’on se le dise une fois pour toutes. En moins d’écouter ce que
j’appelle peu affectueusement les interludes musicales qui servent à vendre de
la publicité aux radios commerciales qui passent en boucle sur les ondes et qui
sont aussi subtiles que des éléphants blanc dans un champ de fraises (je ne
vous en citerai aucun en exemple, vous savez de qui il est question)! Sur A Dim Light, une ambiance dramatique
plane tout le long de l’enregistrement, entremêlée à une sensualité peu commune
majoritairement due à la voix sulfureuse et au timbre particulier de Ayu
Okakita, chanteuse
du groupe. Il y a aussi l’énergique pièce TMA qui détonne de l’ensemble qui se
fait plutôt feutré pour venir nous surprendre et qui vient créer une rupture
avec le registre habituel de la formation. Ce sont aussi les arrangements
soignés, les nappes de claviers, les petits sons étranges judicieusement
disposés et les rythmes hypnotiques qui font en sorte qu’on ne démord pas du
plus récent disque de Nedry, un de
ceux-là qui accompagnent le printemps à merveille!
Magnifique clip pour Violaceae, premier extrait du disque A Dim Light
L’artiste suédois Harald Björk arrive avec Bigfield, son premier album complet et une approche de la musique Électronique qui rivalise aisément avec les plus grands noms du genre!
Le jeune bidouilleur sonore réalise des structures du type IDM, Techno-minimaliste, comparables à Apparat, Caribou et Four Tet, mais avec cette touche scandinave unique. Sa musique s’appuie sur ce qui se fait sur la scène allemande, tout en gardant une touche qui lui est propre, Harald Björkréussi à concevoir des pièces dansantes, à la fois complexes et naïves. L’album Bigfield est disponible numériquement depuis quelques années déjà, mais vient enfin de paraître physiquement sur le marché nord-américain. Une compilation de remixes vient a vue le jour plus récemment, avec la participation de Nathan Fake pour nommer un des artistes réputés qui ont remaniés les pièces entendues sur Bigfield, qui en soit, est déjà une œuvre toute en relief et très riche sur le plan de la polyrythmie.
Harald Björk travaille qu’avec des instruments physiques au lieu de logiciels de création de musicale, une approche qui est tout à son honneur et qui lui permet une plus grande versatilité pour ses prestations et qui, avouons-le, est beaucoup plus intéressant pour le spectateur que simplement assister à un artiste caché derrière son écran. Aux commandes de ses machines, le musicien nous sert une variété étonnante de sons, avec une maturité palpable avec une approche dynamique au genre, tout en réussissant de lui insuffler un vent de renouveau et ce, malgré les influences senties! Sur Bigfield, on retrouve des mélodies aux répétitions très accrocheuses, mais toutes en subtilités et des couches successives au niveau des arrangements, où l’on décèle pratiquement quelque chose de nouveau à chaque écoute. C’est ce qui, à mon avis, fait en sorte qu’Harald Björk se taille une place parmi les plus grands noms dans le domaine de la musique innovatrice.
Pour commencer notre baladodiffusion, on vous propose notre capsule d’Un Petit Goût de Boulimie, qui résume les meilleures et
plus récentes sorties de disques qui ont retenues mon attention. Un résumé des articles publiés ici même, qui sont également accessibles
via lesfreresduson.com. Ce mois-ci, on vous fait entendre Bill
Ryder-Jones avec sa pièce Enlace
de son album If…, suivie par la
formation Chairlift avec leur
chanson Guilty as Chargedextraite
du disque Something, pour terminer
avec le duo électro Alog et leur
collage sonore Orgosolo I, de
l’album Unemployed.
BONNE ÉCOUTE!
Avec notre capsule Made
in Québec, on vous propose des artistes locaux qui
font de la musique qui se distingue du lot. On commence ce tour d’horizon
de notre terroir sonore sans plus tarder avec quelques nouveautés incontournables de chez-nous!
Impossible de passer à côté de Piano Mal, l’album solo de Julien Sagot, percussionniste et à ses heures
chanteur pour quelques pièces de Karkwa,
un impressionnant premier enregistrement s’il en est un! On l’a connu pour les
pièces Pili-Pili et Au-dessus de
la Tête de Lilijune qui ressortaient du lot et qui détonnaient de la voix
de Louis-Jean Cormier, si bien qu’on le sentait cantonné dans un projet qu’il
n’était pas tout à fait le sien. Maintenant dans un projet beaucoup plus
personnel, Julien nous arrive avec un
album tout en relief, riche autant vocalement qu’au niveau instrumental,
puisque Piano Mal est tout sauf un
enregistrement qui se concentre uniquement sur une seule facette, un brin
mélancolique, certes, mais loin d’être déprimant pour autant. Sagot, de sa voix chaude et profonde nous
susurre une poésie sombre avec son accent qui fait bien plus européen qu’autre
chose. Le bonhomme est bien entouré, avec Simon Angell, guitariste de Patrick Watson et de la formation
suédoise Thus:Owls, avec son
approche singulière, qui donne une atmosphère de western spaghetti et de Leif Vollebekk, avec son organe vocal
et ses talents de multi-instrumentistes, qui viennent ajouter énormément à
l’ambiance globale du disque. Rien qui ne surprendra nécessairement les amateurs de Karkwa, mais il y a quelque chose sur le disque Piano Mal qui se distingue suffisamment de ces
derniers pour donner un album rafraichissant. L’un des trop rares enregistrements
qui, à mon humble avis, arrive à transcender les époques, les modes et qui
réussira sans doute à marquer profondément le paysage musical québécois!
On enchaîne avec le jeune et fort talentueux Jesse MacCormack et sa bande depuis
l’époque où le groupe s’appelait Mac avec un «c», lorsqu’ils vendaient
leurs enregistrements de manière indépendante pendant leurs spectacles.
Aujourd’hui, Makest signé par l’étiquette de disques L-ABE,
tout comme Jean-François Lessard, Vander, Doba et The
Blue Seeds, en plus, le disque est distribué par la machine Sélect,
donc on peut le retrouver un peu partout. Je suppose que la formation a dû
modifier son épellation pour éviter des démêlées judiciaires, probablement
suite aux conseils que leur nouvelles maison de disque leur a suggérés. Les
riches sonorités et des structures de pièces raffinées sont au menu sur l’album
homonyme de Mak. On se retrouve
quelque part entre l’ambiance feutrée et très texturé de Patrick Watson
et la richesse instrumentale à la sauce Radiohead ou Karkwa avec
des paroles anglophones, vues les racines de Jesse, parolier et
multi-instrumentiste de la formation. Des ambiances toutes en subtilités et
d’une grande sensibilité, livrées avec des harmonies vocales
masculine/féminines hautes perchées, avec beaucoup de souffle un peu comme la
façon de chanter de Louis-Jean Cormier, chanteur du groupe Karkwa. On
pense également à Leif Vollebekk et Armen at the Bazaar, pas
seulement pour les similarités de l’aspect vocal, mais aussi pour le volet
musical très atmosphérique. Les progressions d’accords sont parfois étonnantes,
mais toujours efficaces et recherchés, servies avec une réalisation soignée. Grâce à un habile mélange de Rock-exploratoire,
d’éléments Folk et d’Électronica, le disque ressort
inévitablement du lot et ce, malgré les influences senties. Avec la qualité et
la sincérité déconcertante avec laquelle chaque pièce a été conçue, ce n’est
qu’une question de temps avant que Maklaisse une profonde marque sur le monde de la
musique au sens large, tellement que c’est une œuvre aboutie et ce n’est qu’un
début!
On continue notre capsule avec ce poète des temps moderne, Ivy, notre Slameur équivalent à Grand
Corps Malade ou lui serait-il même supérieur, qui revient avec son deuxième
album intitulé Hors des Sentiers Battus.
Avec une plume aussi inspirée que Martin
Léon ou les meilleurs moments de Daniel
Boucher, combinée à des textes aussi conscientisés que fort à propos pour
venir dépeindre le portrait de nos trains de vie quotidien et de la société
actuelle. Habile des mots, Ivy
s’amuse à véhiculer ses réflexions avec ses chansons aux arrangements plus
étoffés que jamais auparavant, puisque Hors
des Sentiers Battusest bien plus qu’un disque de Slam au sens officiel du terme. Une critique sociale, tel un
pamphlétaire du nouveau millénaire, Ivy
nous a concocté des odes aux malaises de notre manière de vivre d’occidentaux
face à l’échec de nos choix, qui viennent bercer les préoccupations des plus
allumés d’entres nous. Rares sont les enregistrements qui réussissent à faire
aussi efficacement le reflet de nos travers, un peu comme Simon Jodoin l’avait fait sur son disque Folk-Off, mais davantage pour la philosophie partagée que de
l’approche fort différente des 2 artistes sur leur forme d’écriture. Loin des
discours creux et de la langue de bois, Ivy
nous sacre en plein face nos plus beaux côtés comme les plus laids, un peu
comme il l’avait fait sur Slamérica,
son premier disque, mais avec des arrangements qui rehaussent d’autant plus ses
propos!
PIÈCES ENTENDUES DANS CE BLOC MUSICAL
Julien Sagot- Février(Piano Mal)
Mak - Cause to Effect (Mak) Ivy - My Name Was(Hors des Sentiers Battus)
Pour notre Triple à Trois du mois
de mars, on a décidés de faire ça avec une ambiance feutrée en vous présentant
3 pièces issues de 3 disques différents d’un seul et même artiste qui porte
différents noms. On ne le juge pas, à chacun ses fantasmes, mais on parle de quoi au juste, vous demandez-vous probablement...
D’Helios, c'est le projet électro-ambiant-expérimental de Keith
Keniff, qui a démarré sa propre maison de disque qui s’appelle Unseen Music,
pour chapeauter ses projets, puisque c’est lui aussi qui est derrière le
pseudonyme Goldmund et qui se trouve
à être la moitié de la formation MintJulep. Ketih Kenniff créé également
de la musique pour le 7e art sous son propre nom et pour Helios, le prolifique artiste américain, originaire de Portland,
conçoit une musique instrumentale, aux accents un peu Post-Rock, planante, mais
texturée où il utilise occasionnellement des sons environnementaux, comme des
chants d’oiseaux, sans se faire Nouvel-Âge pour autant. C’est un genre de
Classique contemporain aux accents minimalistes tout en autant diversifié au
niveau de l’instrumentation employée.
Helios
fait une sonorité qui peut aussi bien être écoutée le jour comme le soir, avec
ses ambiances toutes en relief, qu’on pourrait comparer à Boards of Canada et Eluvium,
jusqu’à un certain point. On peut aussi dire que c’est le principal projet de
Kenniff, avec 6 albums à son actif, dont un enregistrement devant public, c’est
probablement son volet le plus synthétique, malgré que les instruments
acoustiques sont omniprésents. Différent de ses autres projets puisque sous le
nom Goldmund, qui est principalement
axé autour du piano et qu’avec Mint
Julep, le duo qu’il a formé avec sa conjointe Hollie Kenniff, où ils nous
proposent une formule plutôt Pop-atmosphérique, mais cette fois avec du chant.
Il faut admettre que le musicien ne chôme définitivement pas et qu’avec Helios, il peut se permettre d’explorer
l’une de ses facettes les plus complètes et inspirée au plus haut point! En
parlant d’altitude, on vous fait entendre la musique planante d’Hélios,sans vous faire attendre plus longtemps.
PIÈCES ENTENDUES DANS CE BLOC MUSICAL
Velius(Unomia)
Rising a Wind (Ayres) Cross the Ocean (Unleft)
Avec notre capsule D’Autopsie de
CD, on vous décortique un disque d’un artiste réputé, versatile et toujours
aussi inspiré, peu importe la forme d’art qu’il décide de prendre pour
s’exprimer. C’est évident qu’il n’avait pas vraiment besoin de publicité, mais
son volet musical nous interpelle suffisamment pour qu’on ne puisse pas faire
autrement que de vous en parler!
On
connait évidemment le fameux David Lynch
pour ses œuvres cinématographiques complètement déjantées, on sait aussi
qu’il est un adepte de la méditation transcendantale, peintre et designer à ses
heures, c’est d’ailleurs lui qui a fait la conception de l’architecture de son
club privé Silencio, directement inspiré de la boite de nuit du même nom dans
son film Mulholland Drive, qui a ouvert ses portes à Paris en octobre 2011 et
qui est gratuitement accessible après minuit. Comme si tout ça n’était pas
assez, le voici qu’il s’aventure en contrées musicales et tout ce qu’on peut
s’imaginer, c’est que ça ne peut être autrement que très particulier. Avec son
premier album complet intitulé Crazy Clown Time, paru au mois de novembre 2011,
presque 9 mois après avoir accouché de son premier maxi Good Day Today-I Know
où on sentait qu’il cherchait musicalement sa ligne directrice, on découvre un
enregistrement évidemment très atmosphérique qu’on dirait directement sortie de
Twin Peaks, justement, une trame sonore qu’il avait conçue avec Angelo
Badalamenti.
L’ambiance est sombre, psychédélique et étonnamment entraînante.
C’est un genre de l’Électro de type IDM, proche parent du Trip-Hop, mélangé à
du Rock-expérimental où l’on peut entendre des passages vocaux féminins et ce
que j’estime être du chant issus de sa propre voix rendue méconnaissable avec
les différents filtres utilisés. On imagine que les collaborations n’ont pas
dues être difficiles à trouver pour le célèbre réalisateur, donc c’est assez
varié sur le plan vocal et musical. Souvent, on croirait entendre Neil Young sous l’effet de drogue
dures, tellement que c’est éthéré comme traitement sonore. Au niveau des
paroles, Lynch fait passer ses
messages et des brides de sa philosophie, particulièrement sur la pièce Strange
& Unproductive Thinking. Je comparerais le genre que David Lynch fait à du Death
in Vegas ou si Lou Reed
collaborerait avec Portishead, pour
vous donner une idée de la sonorité de Crazy Clown Time, son premier album
complet. Un titre très imagé qui en dit long et qui donne le ton pour les
pièces entendues sur le disque, mais je pense qu’on ne pouvait pas vraiment
s’attendre à autre chose de la part de l’artiste! Pour vous
donner une bonne idée de ce que David
Lynch fait musicalement, on a sélectionné 3 pièces de son plus récent album.
PIÈCES ENTENDUES DANS CE BLOC MUSICAL
The Night Bell With Lightning
Pinky’s
Dream avecKaren O des Yeah Yeah Yeahs Good Day Today
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Le
talentueux guitariste Rocco DeLucadébarque
avec ses chansons touchantes et mélancoliques, sans être dépourvues d’un
impressionnant dynamisme pour autant, sur son album Drugs ‘N Hymns.
Les
compositions épurées de Rocco DeLucia, ce troubadour californien des temps modernes,
me font un peu penser à la formation Days
of the New, pour son approche axée sur l’instrumentation acoustique. Par
contre, des pointes de traitements synthétiques se font sentir ici et là et se
font omniprésente, probablement ce qui le différencie le plus de ces derniers. On
sent l’artiste un peu écorché, voire même aux émotions à fleur de peau, sans
jamais verser dans la victimisation. On devine qu’il a dû vivre bien des
situations difficiles pour en arriver à composer d’une manière aussi authentique.
Bien sûr, on retrouve une approche apparentée au Blues et au Folk, je crois
même que c’est un genre de Gospel
moderne sur son disque Drugs ‘N Hymns,
qui d’ailleurs, ne pourrait porter un meilleur titre pour arriver à décrire
l’ambiance entendue sur l’enregistrement, surtout si on se fie à la pièce titre
de l’album, comme conclusion, avec son cœur et l’orgue qui viennent l’appuyer
et rehausser d’autant plus notre expérience!
Les
mélodies de ce protégé de Daniel Lanois nous hypnotisent, sa voix nous emporte quelque part dans au sud et
dans un état second, où l’on ne sait plus tellement à quelle époque que l’on se
situe, tellement que la prise de son un peu rétro, sinon Lo-Fi, de Rocco DeLuca
se fait intemporelle. Des touches psychédéliques sont également de la partie
sur quelques passages, particulièrement sur la pièce They Stride Like Gods, mais étonnamment, ces élans ne détonnent en
rien du reste de l’album, qui allie les dobro, banjo, glockenspiel, piano, orgue et, plus souvent
qu’autrement, seulement une grosse caisse en guise de base rythmique, entre des
sonorités un peu plus exploratoires. En somme, c’est un disque qui se fait un
peu court, mais vaut mieux en redemander que trouver que la sauce s’étire, ce
qui est tout sauf le cas sur celui-ci! Franchement, Drugs ‘N Hymns est l’un de ces enregistrements qui nous
transportent littéralement dans un monde parallèle, envoutés par l’atmosphère
éthérée et le ton franc et chaleureux de Rocco
DeLuca, qui détonne énormément du lot et qui est définitivement une belle
surprise dans le paysage musical actuellement!
Clip pour la pièce Lucky de Rocco DeLuca de l'album Drugs 'N Hymns
La formation allemande Mouse on Mars revient avec Parastrophics,
un autre bricolage auditif complètement enlevant!
Déjà 6 longues années après que la formation menée par
Andi Toma et Jan St. Erner nous avait offert du nouveau à se mettre sous la dent, la voici qui revient enfin, mais l’attente en valait
largement la peine, puisque leur nouvel opus part dans tous les sens et nous
explose à la gueule comme une véritable bombe sonore. Sans danger pour notre
santé, pas comme le manifestant collégial qui en a reçu une à l’œil par les
forces de l’ordre, mais sans doute une menace contre la paresse intellectuelle,
le plus récent disque de Mars on Mars
nous assiège par sa richesse et sa diversité musicale, avec sa polyrythmie
intensive et une variété étonnante d’échantillons les plus invraisemblables et
hétéroclite les uns des autres! Telle une courtepointe auditive, Parastrophics nous en fait voir de
toutes les couleurs, sans qu’on trouve l’alliage trop contrastant pour autant,
puisque l’ensemble se tient d’un bout à l’autre, sans donner un moment de répit
à l’auditeur, tout en arrivant à ne pas se faire étourdissant, mince défi en
soit, relevé haut la main par le groupe légendaire.
Auparavant sur Ipecac, l'étiquette de Mike Patton, actuellement sur Monkeytown Records, celle de Modeselektor, Mouse on Mars a pratiquement pu s'offrir les meilleurs maisons de disques, dont Domino, depuis ses débuts en 1993. Personnellement, j’attendais cet album avec
une grande fébrilité, surtout depuis le temps qu’ils nous avaient pondus du
nouveau matériel, je me demandais bien où ils pouvaient bien nous emmener cette
fois-ci et je dois avouer que j’en suis encore quelque peu éberlué. Un
enregistrement impressionnant par les différents chemins empruntés, de la bonne
déconstruction, sans verser dans l’exubérant, tout en ayant des élans downtempo, extrêmement diversifié
finalement. J’oserais jusqu’à dire que Modeselektor,
aussi talentueux et inspirés soient-ils, particulièrement sur leur dernier
album, sans compter leur nombreuses formations émules dans leur catégorie,
peuvent aller se r’habiller, puisque Mouse
on Mars est revenu rehausser la barre de qualité, avec la parution du
disque Paratrophics, je vous en passe
un papier!
Clip pour la pièce Polaroyced qui marque le retour de Mouse on Mars