Les Genres de Chez-Nous - Janvier 2012
Bien
du chemin a été parcouru par le jeune et fort talentueux Jesse MacCormack et sa
bande depuis l’époque où le groupe s’appelait Mac avec un «c», lorsqu’ils vendaient leurs enregistrements de
manière indépendante pendant leurs spectacles. Aujourd’hui, Mak est signé par l’étiquette de
disques L-ABE, tout comme Jean-François
Lessard, Vander, Doba et The Blue Seeds, en plus, le disque est distribué par la machine Sélect, donc on peut le retrouver un peu
partout. Je suppose que la formation a dû modifier son épellation pour éviter
des démêlées judiciaires, probablement suite aux conseils que leur nouvelles
maison de disque a probablement suggérer.
Les
riches sonorités et des structures de pièces raffinées sont au menu sur l’album
homonyme de Mak. On se retrouve
quelque part entre l’ambiance feutrée et très texturé de Patrick Watson et la richesse instrumentale à la sauce Radiohead ou Karkwa avec des paroles anglophones, vues les racines de Jesse,
parolier et multi-instrumentiste de la formation. Des ambiances toutes en
subtilités et d’une grande sensibilité, livrées avec des harmonies vocales
masculine/féminines hautes perchées, avec beaucoup de souffle un peu comme la
façon de chanter de Louis-Jean Cormier, chanteur du groupe Karkwa. On pense également à Leif
Vollebekk et Armen at the Bazaar,
pas seulement pour les similarités de l’aspect vocal, mais aussi pour le volet
musical très atmosphérique. Les progressions d’accords sont parfois étonnantes,
mais toujours efficaces et recherchés, servies avec une réalisation soignée. On
se la joue Néo-Soul avec
l’utilisation de l’autotune sur la
pièce Young Lads, ce qui me fait inévitablement tracer des liens avec James Blake et Jamie Woon, mais tant que c’est bien effectué, comme c’est le cas
avec Mak, ça me va!
Grâce
à un habile mélange de Rock-exploratoire,
d’éléments Folk et d’Électronica, le disque ressort
inévitablement du lot et ce, malgré les influences senties. Je dois avouer que
j’ai été légèrement étonné de voir arriver cet album dans les bacs de
disquaires, une agréable surprise de voir jouer d’audace une étiquette
québécoise et un bon coup pour elle, mais, comme l’enregistrement est en
anglais, on vise vraisemblablement un large marché. Avec la qualité et la
sincérité déconcertante avec laquelle chaque pièce a été conçue, ce n’est
qu’une question de temps avant que Mak
laisse une profonde marque dans le paysage musical, non-seulement montréalais,
mais sur le monde de la musique au sens large, tellement que c’est une œuvre
aboutie et ce n’est qu’un début! Voici l'entrevue des Frères du Son avec le groupe réalisée à leurs débuts, il y a environs 2 ans déjà, bien des choses ont évolués au sein de la formation depuis, n'empêche que ça donne un aperçu de son énergie...
Bon divertissement!
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