Rétrospective Musicale 2013 - Instrumentale Internationale
Pour la première partie de mon bilan musical de l'année, je vous propose un tour d'horizon de ce qui s'est fait de mieux au niveau instrumental en provenance d'un peu partout dans le monde. Ce volet est à saveur électronica, psychédélique et exploratoire, à l'image même de mon émission et de mes goûts personnels. Alors qui m'aime me lise!
Pretty
Lights – A Color Map of the Sun
J'apprécie grandement la démarche artistique de l'artiste qui est de ceux qui cherchent à réinventer la musique électro. Il intègre aussi beaucoup d'éléments multimédias avec des productions visuelles à couper le souffle qui accompagnent pratiquement chacune de ses œuvres sonores et les rehaussent d'autant plus. Chapeau aussi pour son sens de l'esthétisme et son site web original et interactif, sans oublier l'album de remixes qui a suivi. L'équilibre entre la créativité et l'accessibilité, un incontournable même si vous n'aimez habituellement pas la musique électronique à mon avis!
Applescal – Dreaming In Key
Ce que j'aime avec Applescal, c'est le côté hypnotisant de ses productions par leurs répétitions évolutives. L'aisance qu'il semble avoir de rendre les sonorités simples complexes sans verser dans la musique éminemment cérébrale pour autant. Je compare Pascal Terstappen, ce jeune prodige des Pays-Bas, aux meilleurs producteurs du genre IDM et tout ce qui s'y rapproche, tels que Caribou, Four Tet et Gold Panda, pour ne nommer que ceux-ci! Prolifique et inspiré, il a fait tout récemment paraître un autre album complet, une seconde fabuleuse création en un an, intitulée From A To Sea !
Boards of Canada – Tomorrow’s Harvest
Cet opus marque le retour du légendaire duo écossais, sa première parution en près de 7 ans, malheur... Enfin! Leur sonorité singulière, que l'on reconnait dès les premières notes de l'album, manquait cruellement à l'univers musical actuel. Cet ambiance unique, aussi apaisante qu'angoissante, sonne magnifiquement bien sur Tomorrow's Harvest, où BoC démontre une sorte d'évolution subtile, tout en conservant les éléments qui les caractérisent. Un parfait alliage de nostalgie et de renouveau, une sorte de capsule sonore intemporelle.
Daedelus – Drown Out
Jamais je n'avais réussi à autant saisir l'univers de l'artiste qu'avant sa migration sur l'étiquette Anticon. Constamment en mutation à travers sa recherche sonore, il offre un joyau du style hip-hop instrumental qui n'a rien à envier aux meilleurs que la maison de disque propose, que l'on pense à Odd Nosdam, Alias ou Jel, poulains de longue date du label à l'effigie de fourmis. Sinon, on peut aussi tisser des liens entre sa plus récente création et celles de Mux Mool, Prefuse 73 ou Flying Lotus. Un enregistrement de gros calibre et qui peut laisser certains pantois, rafraîchissant!
Ce producteur nous emmène dans des territoires peu fréquentés avec des structures qui partent dans tous les sens à la fois et ce n’est pas une mauvaise chose en soit. Par moments breakbeat, jungle, idm, exploratoires, hip-hop expérimental, bref, pratiquement tout y passe dans ce malaxeur sonore. Un véritable périple auditif, les pièces ambitieuses ne sont pas des plus courtes non-plus, denses, extrêmement texturées et stimulantes avec certaines qui frôlent la barre des 10 minutes. Alternate/Endings en un album ambitieux, prenant, une écoute qui n’est pas de tout repos, mais qui, il nécessaire afin de mieux faire avancer la musique électronique au sens large, un peu comme Squarepusher, Aphex Twin et Autechre, à leur manière!
Clark – Feast/Beast
Bon nombre de parutions chez Warp sortent vraiment de l'ordinaire et celle-ci est tout sauf en faire exception, bien au contraire! Clark est l'un des producteurs d'IDM les plus innovateurs et stimulants, actif depuis 2001, il est comparé à Autechre, Squarepusher et Plaid. Il a pavé la voie pour de nombreux artistes du genre en faisant paraître 8 albums depuis ses débuts et dès son premier effort, Clarence Park, l'attention autant que l'estime du milieu et des critiques étaient gagnées. Sur ce disque double, il nous balance des remixes et ses œuvres remaniées par de grandes pointures!
Un véritable multi-instrumentiste, seul sur scène comme en studio, à confectionner des
tapisseries sonores de toute beauté, sur Milk
Money, il atteint de nouveaux sommets d’efficacité. Tout en étant
exploratoires, ses compositions gardent un fil conducteur et ont une propriété accrocheuse. Fidèle à son style, le
producteur conçoit des polyrythmies d’une rare grâce. Des
parallèles entre Atoms For Peace, Tortoise et Fridge peuvent aisément être faits. Malgré les influences, n’en demeure pas moins
qu'il a su développer une sonorité singulière où il réussit à surprendre à
tout coup!
Botany – Lava Diviner (Truestory)
Après Feeling Today, un
premier maxi très prometteur dans la veine glitch-hop, à la facture résolument
downtempo, mais extrêmement texturé, il a fallu attendre 3 ans avant d’avoir
droit à l’album complet. Une suite logique qui, malgré les attentes élevées, n’a
vraiment pas déçue. Son assemblage de pièces et ses textures sublimes envoûtent
dès la première écoute et son atmosphère du type ambiant nous rend dans un état
de légèreté, tout en évitant les clichés du style. Il s’est déjà taillé une place de choix au sein de la communauté électronique dès ses 2 premières confections!
Entendre Egadz pour la première
fois est une expérience tout simplement inoubliable, une sorte de voyage
extra-sensoriel et cérébral! Comme une sorte de cascade de beats qui pénètre
l’ouïe, avec le cerveau qui a peine à suivre la cadence qu’exigent ses
productions, souvent denses et intenses, mais jamais étouffantes. La légèreté
se retrouve au menu, parsemée un peu partout à travers chacune des œuvres de
l’artiste californien, qui revient en force avec Satellites,
première parution depuis son tout aussi épatant album We Want Netrinos de 2007.
Le trio allemand composé de talentueux musiciens issus des formations The Notwist, Console, Lali Puna, Contriva, Jersey et Iso68 - ce sont des gars occupés! - font des courtepointes auditive pratiquement indéfinissables. Riches en juxtapositions de styles, où l'on croit souvent entendre deux pièces en même temps, leurs compositions entraînent l'auditeur dans un singulier périple sonore. Comme une sorte de trame adaptée pour la transe qui étonne à chaque détour et même, à chaque écoute. Le groupe nous habitue à un standard élevé pour leur créations et celle-ci n'y fait vraiment pas exception!
Voilà ce qui conclut mon choix des 10 meilleurs albums de l'année dans la catégorie instrumentale internationale. Bientôt en ligne, la suite de ma rétrospective, avec les 10 meilleures parutions dans la catégorie anglophone internationale. En entendant, c'est un rendez-vous chaque semaine, les samedis soirs de 21h30 à 23h, sur les ondes de CISM 89,3 FM pour la diffusion de mon émission hebdomadaire et sur ma page Facebook pour Les Sons du Jour que je vous partage à chaque soirs de semaine, de manière quotidienne. En souhaitant vous avoir fait découvrir une musique qui vous ressemble, vous rejoint et surtout, vous épate!
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