Edgar Bori, la représentation d'une trilogie
Quoi
de mieux qu’une prestation pendant qu’il fait un temps un peu maussade ?
Pourtant au printemps, par une fin de journée que l’on croirait d’automne, en
ce nombril de semaine du 23 avril, Edgar
Bori nous convie à sa dernière répétition pour sa tournée qui supporte Balade et les deux autres albums issus
de sa trilogie, pour ne pas dire Les Productions de L’Onde, qu'il porte sur ses épaules.
HISTOIRE DE RENFLOUER LES FLOUÉS
Comme
vous le savez probablement, Bori,
ses poulains et son écurie, se sont faits floués par le RIME (Regroupement
Indépendant de Musique Émergente) et plus particulièrement l’un
de ses principaux fondateurs. Les comportements plus que douteux de ce dernier
ont laissés l’étiquette de disques ainsi que bon nombre de producteurs et
artistes avec une dette astronomique, surtout pour un domaine culturel fragile
comme celui de l’industrie musicale. S’en est suivi une démarche de
récupération quasi inouïe, entreprise par Bori
et sa compagne (qui est toute sauf terminée soit-dit en passant et à laquelle vous pouvez donner votre appui par ici), afin de
renflouer les coffres et de reprendre en main sa maison de disques qu’ils
avaient pourtant laissée en bonne santé financière lors de sa vente au
printemps 2013. Conséquemment, il a leur fallu mettre la parution de son troisième chapitre
de sa trilogie sur la glace (littéralement, pour la saison hivernale), avant
d’être en mesure d’entreprendre quoi que ce soit au niveau de l’édition
musicale et la production de spectacles.
TRAVAIL DE MOINE POUR LE TROUBADOUR ET SES MÉCÈNES
Nous voici enfin, attablés au magnifique cabaret Lion D’Or, entouré d’un public aisément quinquagénaire en montant, où les têtes grises abondent et qui semble, en apparence, aisé sur le plan financier. Espérons qu’ils sauront ouvrir leurs cœurs autant que leur portefeuille pour la collecte de fonds qui a lieu à l’entrée afin de venir en aide à cet artiste qui s’est retrouvé dans une fâcheuse position bien malgré lui…
Le spectacle s’intitule La Dernière Répétition, à l’image du personnage, on assiste à un plan de match entre les artistes en direct sur les planches. Bori, artiste atypique tel qu’il est, cette démarche artistique fait parti intégrante de l’expérience théâtrale de sa représentation. Reste à souhaiter que l’auditoire sera apte à comprendre et surtout, prêt à recevoir ce qu’ils sont en train de nous concocter. Nos protagonistes jouent cartes sur table et les gens réunis pour l’occasion ont bien hâte de voir fans quel univers nous allons nous retrouver… Il est clair que nous allons assister à un moment qui sort définitivement de l’ordinaire. Par contre, la foule sera-t-elle réceptive à ce genre d’excentricités ou est-elle globalement trop imbue d’elle-même pour savoir apprécier ?
EN PERSPECTIVE
Aucun
instrument sur scène avec un décor extrêmement épuré, laissent place à
l’imagination, de multiples possibilités et une énorme versatilité pour les
artistes qui s’y produisent. Les costumes se succèdent selon les besoins des
pièces qui se suivent sans se ressembler, grâce au répertoire éclectique du
bonhomme, mais le tout forme une sorte de cohésion. Bori se permet même la narration d’un passage du conte Le Petit Ours Gris de la Mauricie de Félix Leclerc.
On enchaîne des passages souvent drôles, parfois très touchants, d’une honnêteté désarmante, mais toujours exécutés avec justesse, tant au niveau vocal que de leurs interprétations théâtrale. Nous sommes témoins de profondes réflexions adaptés en poésie au sein de ses chansons, des tranches de vie que ses musiciens et Bori nous servent, des petits morceaux de lui bien choisis. L’éclairage minimaliste est d’une rare simplicité et d’une rare efficacité, surtout pour une réalisation de Moment Factory, tout en permettant une créativité presque sans borne, bien plus que je n’aurais pu imaginer.
On enchaîne des passages souvent drôles, parfois très touchants, d’une honnêteté désarmante, mais toujours exécutés avec justesse, tant au niveau vocal que de leurs interprétations théâtrale. Nous sommes témoins de profondes réflexions adaptés en poésie au sein de ses chansons, des tranches de vie que ses musiciens et Bori nous servent, des petits morceaux de lui bien choisis. L’éclairage minimaliste est d’une rare simplicité et d’une rare efficacité, surtout pour une réalisation de Moment Factory, tout en permettant une créativité presque sans borne, bien plus que je n’aurais pu imaginer.
AU BOUT DU COMPTE
Au
fur et à mesure que le spectacle avance, les accessoires et les instruments apparaissent
en venant appuyer l’habile mise en scène et son univers lyrique coloré. Les surprises
sont bien accueillies tout au long de la fantastique représentation, remplie de
rebondissements. Après tout, il faut croire que le public sait s’attendre à tout
et n’importe-quoi de la part d’un artiste aussi singulier qu’Edgar Bori!
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