Anticon, l'étiquette de disques d'artistes géniaux
D'accord Subtle, le premier groupe dont je vous parle, n'est pas sur Anticon, mais plutôt l'étiquette Lex, au départ filiale de la compagnie Warp, qui est la maison de disque d'Aphex Twin. Pourquoi vous en parler alors ? Tout simplement parce que le frontman de la formation est Adam Drucker (Doseone) et qu'il est derrière une multitude de projets, mais par dessus tout, membre phare de l'étiquette Anticon et ce, depuis les touts premiers instants. Ce qui ne l'a jamais empêché de produire des albums sur des étiquettes différentes pour autant, comme le veut la philosophie de cette boîte qui ne fais pas les choses comme les autres. Doseone est, ni plus ni moins, un poète surdoué aux textes très imagés et cérébraux, avec un flow incroyable et un son distinctif fusionnant rock, pop, hip-hop, jazz et électro.
Lui et sa bande seront d'ailleurs en spectacle au Club Lambi dimanche le 16 novembre prochain. Ayant vu la formation l'été dernier à La Sala Rosa, c'est avec une grande anticipation que j'envisage l'arrivée de Doseone, peut importe la forme qu'il désirera prendre cette fois-ci. J'ai particulièrement aimé le prédécesseur à Exiting Arm (leur plus récente parution), l'album Yell&Ice paru l'an dernier, une récente découverte puisqu'à l'époque il m'avait passé sous le nez. On peut y entendre les pièces parmi le plus fortes de l'existence de la formation dont : Not et Requiem for a Dive pour ne nommer que celles-là.
Fin des années '90, Anticon est à ses débuts, elle est d'abbord un consortium d'artistes qui incorpore Doseone, Jel, Alias, Odd Nosdam, Why?, Sole et j'en passe. Tous des visionnaires de la scène hip-hop/électronique underground d'un peu partout. Ils ont alors jetés les bases sur ce qu'allait devenir l'une des scènes de musique indépendantes les plus stimulantes et révolutionnaires de notre époque, ce que je considère aisément être la musique de l'avenir. Sous estimés mais surtout méconnus à venir jusqu'à maintenant, ces artistes nous ont pondus des chefs-d'oeuvres musicaux du nouveau millénaire. Dont l'un des premiers projets, Themselves qui est la collaboration entre Doseone et Jel, les pochettes qu'on voit ici sont le deuxième de Them, The No Music et le plus récent disque de Jel, Soft Money.
En annexant le talentueux Why? avec le producteur Odd Nosdam et Dose, on obtient l'excellent collectif cLOUDDEAD. Un des projets les plus ambitieux, une sonorité toujours aussi distinctive, une ambiance feutrée et inquiétante à la fois, des arrangements très recherchés et inspirés. On voit les pochettes du dernier disque de cLOUDDEAD - Ten, où il faut absolument entendre : Rhymers Only Room.
Alopecia très forte récente parution de Why?, moi qui n'aimais pas tant que ça ses précédents, me voilà convertis avec celui-ci ! Que dire du fantastique Burner de Odd Nosdam, galette qui date déjà de quelques années, sinon que c'est une oeuvre très travaillée et qui sort des sentiers battus, qu'il ne faut surtout pas manquer. Peut importe les différentes facettes que ces artistes décident de nous montrer en lançant de nombreux nouveaux projets, on ne s'en lasse jamais. La recette étant réussie à chaque fois, même si elle n'a jamais vraiment le même goût, on reconnait et en apprécie les principaux ingrédients.
Maintenant, si on juxtapose un quatuor Allemand formé de : Markus Acher, Micha Acher, Martin Gretschmann, et Martin Messerschmid, baptisé The Notwist tout en conservant Jel et Doseone comme noyau central, on obtient un résultat aussi complexe mais ô combien plus agréable qu'un problème d'algèbre, nommé 13&God. On s'éloigne du registre hip-hop en incorporant le côté rock/électro exploratoire de Notwist à l'univers musical et lyrique toujours aussi particulière de nos principaux protagonistes. Une des meilleures trames sonores de nos vies modernes, fortement recommandée pour toutes oreilles le moindrement aventurières.
Voilà pourquoi j'aprécie autant Doseone !
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