Parution de la Semaine - 10 Mai 2011
La première fois qu’on entend l’album Eye Contact, la plus récente création du groupe Gang Gang Dance, dès les premiers instants, on constate que nous sommes en présence de quelque chose qui sort de l’ordinaire et de loin.
Les membres de Gang Gang Dance se sont regroupés en 2001, le quintette est originaire de la région de New-York et ensemble, ils ont faits la conception de 5 albums et 3 Maxis depuis leur début. Fidèles à leur style, le groupe a créé une œuvre axée autour de la rythmique, cahoteuse et inégale, mais qui contient des moments d’une pure jouissance auditive. Des fois, on croirait être en terrain connu, notamment avec des touches Trip-Hop à la manière d’Unkle, des ambiances similaires à GusGus ou même Matmos par endroits, bref on fait tout sauf s’ennuyer sur le dernier de Gang Gang Dance. On compare aussi le groupe à Yeasayer, Tyondai Braxton (Battles) et Black Dice.
Avec Eye Contact, leur plus récent disque, on se dit mais qu’entends-je? Est-ce du psychédélisme nippon, un trip d’acide de Yoko Ono en musique ou une pure expérimentation sonore sans queue ni tête? Une chose est certaine, les influences des premiers enregistrements d’Animal Collective, la toute aussi inspirée formation, se font sentir à travers le disque. Résumer les influences du groupe qu’à celui-là aurait pu être bien pour un autre projet musical, mais on s’en tient vraiment pas qu’à ça avec le très diversifié Eye Contact, puisque bien des sonorités juxtaposées viennent farcir nos oreilles, de sorte que c’est presqu’impossible de cerner la catégorie de ce qu’on entend et c’est très bien comme ça!
La pochette de l’album arbore un insecte magnifié, à la fois répugnant et magnifique, mi attrayant mi terrifiant, ce qui laisse présager une dynamique similaire musicalement. En l’écoutant attentivement, on se rend compte que la première impression qu’elle suscite ne nous trompe vraiment pas. Diversifiés au plus haut point, les pièces de l’album Eye Contact se suivent et ne se ressemblent pas, mais réunies, elles forment un ensemble cohérent. Avec les timbres de voix masculins/féminins qui se chevauchent et se succèdent, ça ajoute énormément à notre impression de renouveau musical, le groupe se réinvente tout en conservant les forces qui les distinguent. Avec ses sonorités à la sauce années ’80, très kitsch sur certains passages, d’autres contemporaines et par moments, très avant-gardistes, c’est un mélange d’éléments qui ne colleraient normalement pas ensemble et qui fonctionne pourtant à merveille avec Gang Gang Dance.
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