Parution de la Semaine - 14 Juin 2011
La formation Mercury Rev originaire de Buffalo revient avec Deserter’s Songs, une somptueuse réédition de leur 4e album initialement paru en 1998, mais cette fois-ci, revisité de façon instrumentale avec une nouvelle pièce en bonus.
Dès la première pièce de leur 11e album, depuis ses débuts à la fin des années ‘80, on reconnait facilement les influences de Pink Floyd sur le groupe, mais résumer le disque Deserter’s Songs qu’à cette dernière comparaison ne lui rendrait pas hommage. On dénote aussi des ressemblances avec la musique Islandaise, comme celle de Johann Johansson et Sigur Ros, pour ce qui est des structures tout en relief et au niveau de la richesse des arrangements, mais surtout, pour ses airs orchestrés, frôlant presque la symphonie Rock-progressive par moments, avec des touches psychédéliques. Depuis toujours, je préfère nettement mieux l’aspect musical que lyrique chez Mercury Rev, malgré que je ne déteste vraiment pas leurs enregistrements vocaux, c’est seulement que j’ai un peu plus de difficulté à y adhérer. Est-ce que c’est la voix du chanteur ou sa manière de livrer ses textes qui me rebute, aucune idée, chose certaine, lorsqu’il chante, on ne peut faire autrement que de penser à une imitation des Flaming Lips, pour le meilleur, comme pour le pire...
Il y a quelque chose de grandiose et de hautement mélodique sur le plus récent disque de la formation, s’il en est une, puisqu’elle a subie des changements majeurs en cours de route, autant au niveau musical que sur le roulement de personnel. Un fond très kitsch émane aussi de certains passages de l’album Deserter’s Songs, de sorte qu’on reste avec une impression mitigée de notre écoute. Telle une trame sonore d’un film qui n’existe seulement que dans notre imaginaire, où nous avons à assembler les images afin de former une histoire cohérente pour venir accompagner les pièces du dernier opus de Mercury Rev. Un album à mi-chemin entre une belle exploration musicale et d’un goût de déjà vue incommensurable, qui nous donnent parfois envie de déserter l’œuvre au profit d’investir notre attention ailleurs. Sincèrement, la patience est une vertu essentielle pour être en mesure d’apprécier et surtout de se laisser charmer par leur album Deserter’s Songs, mais elle en vaut largement la peine!
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