Spectacle du Mois - Avril 2012
Lundi
16 Avril, par une soirée particulièrement chaude et humide, Gonzales nous avait préparé une
représentation de son volet Hip-Hop
orchestral dans le luxueux Théâtre Rialto, de Montréal pour nous interpréter
les pièces de sa plus récente fresque sonore, The Unspeakable Chilly Gonzales.
L’antre
du chic Rialto était l’endroit de prédilection pour accueillir le personnage
faussement hautain, véritable virtuose et bête de scène sans pareil. Son plus
récent album est à la fois une satire et un hommage au Rap, mais Gonzales le
fait à sa manière, cérébrale et un peu nerd
au niveau des paroles. Le charismatique artiste se présente sur scène en
pantoufles, pyjama et robe de chambre pour faire fi des étiquettes et surtout, créer
un énorme contraste aux arrangements grandioses de ses plus récentes compositions.
Accompagné par un quatuor à cordes, rebaptisé pour l’occasion le Fuck Luck Orchestra, le pianiste
disposait des musiciens à sa guise en leur faisant interpréter du Gowan en passant par Queen et même la chanson thème de la
série Night Rider y est passée! Le
personnage de Chilly Gonzales, avec
toute sa mégalomanie a pu jouir de pouvoir leur imposer pratiquement n’importe-quoi,
toujours dans l’extrême limite du bon goût, tout comme les propos empruntés
ainsi que l’univers lyrique sur son plus récent album, qui est tout sauf
comparable à Soft Power, un de ses disque
précédents.
On
connait Gonzales surtout pour son
album Solo Piano et ses nombreuses
contributions pour les arrangements des chansons d’artistes célèbres, tels que Feist, Peaches et SoCalled.
Pendant son énergique prestation, servie avec beaucoup d’autodérision, il leur
a bien sûr fait allusion, même que Steve Jobs y est passé, en mentionnant sa
célèbre pièce utilisée pour mousser les produits Apple, le tout avec une sorte
d’humour cinglant et une aisance déconcertante sur les planches comme au piano.
Tout un personnage, nous avons même eu droit à sa théorie selon laquelle les
notes et accords majeurs sont découlent de la droite conservatrice et sont
associés à l’élite, tandis que les mineurs sont réservés aux minorités et la
gauche, selon les dispositions des mains sur le clavier, pas si fou que ça
quand on y pense! L’artiste extravagant a même appelé certains spectateurs pour
leur donner des leçons de piano à sa façon et s’est ensuite laissé accompagner
par ceux-ci le temps d’une chanson…
Une
véritable boule d’énergie, Chilly
Gonzales suait à grosses gouttes et bondissait littéralement de son banc
dans l’enceinte de théâtre bondé à guichet fermé. Pour le rappel, pourquoi pas
quelques pièces en solo, la tête sous le piano et les mains habiles sur le
clavier, pour nous démontrer toute sa virtuosité! Quel énergumène, mais très
généreux de sa personne, tant au niveau de l’énergie déployée dans sa
prestation qu’au niveau de la durée du spectacle qui en valait amplement la
peine (quoi qu’étant détenteur du record mondial pour la durée d’une prestation,
c’est probablement pas étonnant de sa part!), surtout pour le prix très raisonnable de
l’entrée! Peut-être est-il un humble fou après tout?
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