INTERVIEW | Réglisse Noire
📷 Josée Lecompte
Ce nouveau projet s'est formé à Montréal en janvier 2018 autour des textes de Geneviève (chant et guitare), avec l'apport de David G. Pelletier à la guitare, Denis Paquin à la batterie et au chant et Olivier Mathieu à la basse et aux chants. Ensemble, ils fabriquent une sonorité rock un peu sombre, empreinte de mélodies à la fois pop-synthétique et country psychédélique.
Malgré ce que pourrait laisser sous-entendre son nom,
le groupe ne verse pas dans la musique pop bonbon
La formation est essentiellement le projet solo de Geneviève Hould qui renaît des cendres de la formation punk-rock Les ShrimpS, active sur la scène undergound québécoise entre 2008 et 2016, avec un premier mini album fort prometteur.
Ce nouveau projet s'est formé à Montréal en janvier 2018 autour des textes de Geneviève (chant et guitare), avec l'apport de David G. Pelletier à la guitare, Denis Paquin à la batterie et au chant et Olivier Mathieu à la basse et aux chants. Ensemble, ils fabriquent une sonorité rock un peu sombre, empreinte de mélodies à la fois pop-synthétique et country psychédélique.
La recette gagnante de ce court enregistrement vient d'un heureux mélange d'éléments du type rock-atmosphérique qui rappelle légèrement Monogrenade ou KPLR et, par moment, d'ambiances dignes d'un western-spaghetti à la sauce d'Ennio Morricone où la formation Psychocaravane vient à l'esprit au niveau musical, puis vaguement à Lili Fatale pour le timbre de voix. (OK, j'avoue que cette référence trahit moyennement mon âge !). Les scénarios à la fois abstraits et imagés que dépeint l'habile plume de Geneviève sont tantôt percutants, tantôt plus intimistes, mais toujours d'une poésie poignante. Avec les cinq pièces de leur EP homonyme, on comprend aisément pourquoi le groupe s'est retrouvé parmi les lauréats de l'édition 2019 de la vitrine québécoise Ma Première Place-des-Arts !
Le lancement de Réglisse Noire a lieu le samedi 12 octobre à 21h30 à L'Esco et je vous suggère fortement d'arriver tôt puisqu'il s'agit d'un événement gratuit ! En guise d'avant-goût, voici une incursion dans le cœur et la tête même du groupe avec Geneviève Hould en entrevue.
Bonne lecture !
Le lancement de Réglisse Noire a lieu le samedi 12 octobre à 21h30 à L'Esco et je vous suggère fortement d'arriver tôt puisqu'il s'agit d'un événement gratuit ! En guise d'avant-goût, voici une incursion dans le cœur et la tête même du groupe avec Geneviève Hould en entrevue.
Bonne lecture !
Comment
le groupe a pris forme ?
Au départ, j'ai contacté mon ami David G
Pelletier pour casser des tounes que je grattais seule chez moi. Ça faisait un
bout que j'avais joué de la guitare ! Je
pensais que j'allais seulement chanter pis il m'a dit : Nenon, tu gardes ta guit pis tu joues ! On
se descendait des bouteilles de gin pis des bières haha ! Ensuite, mon copain
Olivier a embarqué à la basse et Denis au drum.
D’où
est venu le nom du groupe ?
D'une soirée dans un bar où je m'amusais à
jongler avec des noms, puis Réglisse Noire a sorti du lot. Je trouvais que le nom concordait bien avec notre
genre puisque c'est pop et rock, mais il y a un côté dark qui nous éloigne de
la pop commerciale disons.
Quel
est le processus créatif derrière les pièces de votre EP ?
On essaie d'être le plus honnête possible
avec le texte, de rester dans le mood de celui-ci. J'arrive avec une mélodie voix/guit puis les
gars amènent la chanson à un autre niveau. On essaie toujours qu'il y ait une couleur rock/dark country, on travaille dans ce sens-là.
Quelles
sont les sources d’inspiration derrière l’écriture de vos chansons ?
Je suis toujours très honnête dans mes
textes, je ne cache rien, c'est très personnel à ce que je vis. J'essaie de
rendre le tout imagé et avec une certaine poésie. Je me dis que tant qu'à se
mettre à nu devant un public, aussi bien montrer qui on est vraiment. Les
chansons parlent d'amour, de mon vécu, autant le passé que le présent.
Qu’est-ce
qui s’est passé depuis la fin du groupe punk Les ShrimpS et qu’est-ce qui a
motivé ce virage musical ?
La rupture des ShrimpS s'est passé d'un
commun accord. Je me suis rendue compte que la scène me manquait, que c'était
là que je me sentais vivante. J'avais
des textes qui ne collaient pas à l'univers des ShrimpS, mais que j'aimais
beaucoup. Après cette rupture je me suis
dit que je pouvais bien démarrer mon projet.
Comment
ça s’est passé de travailler avec Vincent Blain (L'Indice) au studio Madame Wood ?
Vincent c'est un bon ami à moi. On se
connait depuis longtemps, il était dans Les ShrimpS aussi. C'est comme un grand
frère pour moi et c'était naturel de travailler avec lui. Il connaît mes zones
de confort et me pousse quand je dois sortir de celles-ci. J'ai toujours trouvé que c'était le Yoda des
textures sonores, j'aime beaucoup son univers musical !
Grand gagnant du plus récent concours Ma
Première Place-des-Arts, que retiens-tu de cette expérience ?
Je suis habituée de faire des shows dans
des bars et ne pas trop préparer ce que je vais dire ou faire. Le contexte de ce concours m'a sorti de cette
zone, c'était le plus gros défi à relever. Le concours est très encadré, ce qui fait que parfois tu te demandes
comment amener tes chansons dans un contexte de concours où tu es jugé ! La conclusion a été de rester moi-même, de ne
pas changer mon approche avec le public. Je crois que les artistes qui se
dénaturent pour plaire passent à côté de la plaque ! Ça paraît toujours quand
c'est pas naturel.
Comment
l’idée pour le clip animé de la pièce Maison en carton s’est matérialisée ?
Encore une fois, j'ai fait appel à un
ancien membre des ShrimpS,
Philippe Blain. On a été près de 10 ans en couple. Maison en carton; c'est une
chanson très personnelle, je lui ai fait entièrement confiance, il me connaît
bien, je savais qu'il allait rendre ce clip touchant et original. Philippe
c'est une bibite créative !
Puisque votre EP ne compte que 5 chansons, faites-vous des covers en spectacle, comment choisissez-vous votre répertoire ?
On a plus que 5 chansons à notre actif, mais vu qu'on s'autoproduit, on commence avec un EP, ça coûte cher haha ! Mais sinon, on reprend des chansons que j'ai écrites avec Les ShrimpS. On se permet un cover ou deux que je ne choisis pas en fonction de leur popularité, mais parce qu'ils me font vibrer. J'essaie de faire découvrir des artistes que j'aime au public. Déjà que je suis zéro fan de band de covers, tant qu'à en faire, je choisis des chansons qui collent à moi et à l'univers de Réglisse Noire.
Que
souhaiterais-tu que les auditeurs et spectateurs retirent de leur expérience ?
C'est notre premier pas dans l'univers musical
québécois, je veux que les auditeurs nous découvrent. Le défi était de se
trouver un ''son''. Je crois que notre force c'est d'avoir des textes sensibles
et fragiles, très collés à mon vécu, mais d'amener la musique au genre qui
colle au groupe soit le rock-pop dark. Nous sommes honnêtes dans notre
démarche, ce que vous entendez, c'est ce que nous sommes.
Quelle est ta plus grande source de
préoccupation pour l’avenir, autant au niveau social qu’environnemental ?
Ça va peut-être sembler léger, mais je
crois que les réseaux sociaux dénaturent l'être humain. Plusieurs vivent à
travers un écran, ils oublient qui ils sont vraiment, ils vendent du rêve, ils
se créent une vie, un personnage qu'ils ne sont pas vraiment. Ça prend du
courage et une grande humilité pour ne pas embarquer dans cette "game" virtuelle.
J'ai envie de voir l'humain se souder aux autres en vrai et non via des
applications.
À l’approche d’une nouvelle élection,
quels devraient être les principaux enjeux de nos élus ?
L'environnement, la famille, l'éducation
all the way ! On dirait que ça prend toujours le chaos pour faire réaliser les
vrais enjeux aux politiciens, une bonne claque dans face ! Ce serait bien que
pour une fois de prévoir le coup plutôt que de l'encaisser alors qu'il est trop
tard. Il me semble que c'est logique, mais le système capitaliste nous éloigne des besoins
de bases pour le bon fonctionnement d'une société.
Gardes-tu une place pour la spiritualité
dans ta vie, comment fais-tu pour te ressourcer et pour te reconnecter à l’essentiel ?
La spiritualité, je la voit comme quelque
chose de simple et non d'ésotérique. L'amour, être avec des amis(es), décrocher
dans le bois, se crisser d'être aimé de tout le monde, s'enlever le plus de
poids possible de sur les épaules, rester ouvert à tout ! Accepter ses moments
sombres, ses défauts, ne pas les démoniser, les comprendre et grandir à
travers, c'est ça devenir soi-même et être en paix.
Un grand merci à Geneviève Hould pour s'être prêtée si généreusement à l'exercice de notre entrevue ! En attendant le lancement, voici une pièce où Mara Tremblay vient particulièrement à l'esprit, extraite de l'album à paraître le 11 octobre, disponible chez tous les bons disquaires et via vos services d'écoute en continu préférés.
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