Pif Paf Hangover et sa pop pimentée
En ce jour de paie, jeudi le 20 mars, par un soir venteux et froid où l’hiver semble ne jamais vouloir s’en aller, le Cabaret du Mile–End est bondé pour le lancement de l’album Curry Love de Pif Paf Hangover qui promet de réchauffer l’atmosphère de la soirée.
TENTATIVE D’AMBIANCE
L’ingrate
tâche de faire l’ouverture pour la formation, originaire de la région de
Saint-Jérôme, la capitale des Laurentides et virtuelle porte du nord, revient à
Toast Dawg qui reçoit que trop peu
d’attention de la part des spectateurs, mais il semble particulièrement en
forme à en juger par son langage non-verbal. L’audience, de plus en plus
imposante semble somme toute apprécier, ou du moins un tant soit peu réceptive,
à ce que l’homme derrière les platines nous fait tourner. L’ambiance maintenant
mise pour ce que nous attendons tous et le ton est bon enfant et ça groove grave dans la salle!
LA PRESTATION TANT ATTENDUE
Ils
en ont faits du chemin depuis leurs débuts avec des jams où le Wallpaper Trio,
l’ancêtre du groupe tel qu’on le connaît aujourd’hui, se produisait dans des
petits lieux de diffusions souvent dépourvus de scène voire de sonorisation
adéquate. Signés par Good People Records, l’étiquette d’Artist Of The Year et de Franky
Selector, ils ont une sonorité festive dans la veine de We Are Wolves qui rencontre Bloc Party, croisé avec TV On The Radio, mettons une facture
britannique… Pif Paf Hangover produit une musique qui groove
solidement et donne une prestation énergique et sans faille de la part de ces
musiciens pratiquement au diapason. Visiblement, les membres du groupe ont
rodés leurs pièces afin de nous balancer une performance au somment de leur art
et en grande forme.
UNE PERFORMANCE MOUVEMENTÉE
Plusieurs
musiciens invités sur scène, de sorte que par moments, on se serait cru à une
prestation de Misteur Valaire avec
l’ajout des cuivres et le violoncelle, qui viennent rivaliser avec la
musicalité des pièces entendues sur Curry
Love. Véritable mur de sons sur certains passages, la recherche sonore est
au rendez-vous à travers leurs structures accessibles et accrocheuses,
l’originalité et la qualité du jeu des musiciens sont la clé de leur sonorité
relevée. La charismatique formation embarque habilement la foule conquise à l’avance,
particulièrement sur la pièce Whatever Works, premier extrait de leur album. Elle semble
prendre son pied après un départ un peu nerveux, ces sympathiques brouilles
arborent dorénavant un large sourire aux lèvres et ça transpire la complicité.
PROJECTION DANS LE FUTUR
La réception positive de la part des médias à leur égard et l’engouement d’un public amateur d’une pop progressive indique que le groupe fera sans aucun doute parti de la programmation de bon nombre de festivals dans un avenir proche. Sans nécessairement tourner sur les ondes des radios commerciales, ni avoir une machine promotionnelle à grand déploiement derrière eux, cet album leur pave la voie non seulement dans la belle province, grâce aux nouveaux médiums de diffusions. Je suis prêt à parier qu’il ira chercher son public beaucoup plus loin qu’initialement escompté, même que c’est déjà commencé!
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